La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue ou en anglais « blue tongue » (BT), est une maladie virale touchant les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages.
Il s'agit d'une maladie vectorielle, sa propagation est étroitement liée à la présence d'un insecte piqueur du type Culicoïdes (moucherons) qui transmet la maladie d'un animal à l'autre.
Cette maladie strictement animale n’affecte pas l’humain et n’a aucune incidence sur la qualité sanitaire des denrées (viande, lait, etc.).
Il existe 26 sérotypes différents du virus, 3 sont actuellement présents en France métropolitaine, le BTV4, le BTV8 et le BTV3. Les deux derniers ont les répercussions les plus importantes sur les élevages.
FCO BTV 8
En 2023, une nouvelle souche du sérotype 8 (endémique en France métropolitaine depuis 2015) est apparue en France, les premiers foyers ont été détectés dans les Hautes-Alpes le 19 août 2024.
Depuis, l'épizootie (équivalent de l'épidémie chez l'humain) a rapidement progressé. A ce jour, 84 communes sont concernées par l'épizootie, 160 foyers sont confirmés dans 75 d'entre elles dont vous trouverez la liste ci-jointe.
Compte tenu de l'activité vectorielle qui devrait se poursuivre jusqu'à fin novembre, voire au delà en fonction de la météo, il est probable que l'ensemble des communes du département sera bientôt concerné.
FCO BTV 3
Un nouveau sérotype de FCO, le BTV3, a été introduit en fin d’année 2023 dans le nord de l’Union européenne et l'épizootie s'est rapidement propagée pour atteindre la France dans le département du Nord le 5 août 2024.
Contrairement au sérotype 8, le sérotype 3 entraine des mesures de restrictions afin d'en freiner la progression notamment par la mise en place d'une zone régulée présentée sur la carte ci-dessous. Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints : les animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif. Pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée pourront se poursuivre vers les États membres acceptant la désinsectisation et le test de dépistage négatif. Pour les autres États membres n’acceptant que des animaux vaccinés, les mouvements seront suspendus depuis la zone régulée.
Malgré ces mesures, l'extension rapide de la maladie sur le territoire (3 743 foyers étaient recensés en France au 26 septembre), engendre une évolution de la zone régulée qui, à ce jour, est limitrophe aux Hautes-Alpes.
Conséquences :
Le BTV8 et le BTV3 ont des répercussions économiques importantes, directement (les animaux infectés peuvent présenter des signes cliniques : fièvre, troubles respiratoires, salivations, œdème de la face, cyanose de la langue, etc. Le taux de mortalité peux être élevé, jusqu'à 30 %) ou indirectement (par la fermeture de marchés étrangers).
Outre les limitations de mouvements pour la BTV3, la stratégie de lutte contre ces épizooties (BTV3 et 8) s'organise essentiellement autour de la vaccination qui, si elle n'empêche pas la maladie, réduit significativement l'apparition des signes cliniques et la mortalité.
A ce jour, il n'existe pas de traitement curatifs. Les seuls soins que peuvent apporter les éleveurs à leurs animaux sont palliatifs.
Ainsi, cette maladie impacte fortement les éleveurs touchés sur le plan économique et parfois psychologique.
M. le Préfet des Hautes-Alpes a réuni une cellule départementale de suivi de la FCO comptant l'ensemble des acteurs concernés par cette problématique parmi lesquels les représentants des maires.
Par ailleurs, une démarche coordonnée de soutien aux éleveurs touchés par l’épizootie a été mise en place. Au delà du soutien primordial des vétérinaires sanitaires, les éleveurs peuvent prendre contact avec le Groupement de Défense Sanitaire au 04 92 52 31 28, la cellule "Réagir" de la Chambre d'agriculture au 04 92 52 53 00 ou la MSA.
Si, dans votre commune, vous deviez avoir connaissance d'un éleveur en situation de fragilité, vous pouvez contacter vous même ces organismes afin de signaler toute situation préoccupante.